Samedi, L’Accroche-Choeur a ouvert les festivités de ses vingt ans
L’année 2009 marque les vingt ans d’existence de L’Accroche-Choeur mais aussi, et la coïncidence est de taille, le 200ème anniversaire de la naissance de Felix Mendelssohn. Un double événement que le réputé ensemble fribourgeois a célébré avec un florilège de chefs-d’oeuvre de ce prince de la musique chorale.
Sous les voûtes de l’église de Villars-sur-Glâne retenti un vibrant « Richte mich Gott », clamé avec ferveur par les voix affûtées de L’Accroche-Choeur. Le ton est donné, l’instrument sonne à merveille et respire la santé. Conjuguant force et souplesse, le soutien des différents registres est impressionnant et laisse une agréable sensation de facilité. La fusion idéale des timbres permet à Jean-Claude Fasel de modeler un discours très intense, trouvant sans peine le délicat mélange entre une expressivité romantique contenue et un profond sentiment religieux.
Le programme choisi permet intelligemment de saisir les qualités du choeur dans différentes formations. Ainsi, aux huit voix initiales succède le double choeur concertant des trois moments de la « Deutsche Liturgie » de 1844, dans lesquels les chanteurs goûtent avec un plaisir évident les jeux de la polyphonie double. Accompagné par Vincent Perrenoud à l’orgue, l’ensemble interprète ensuite l’hymne « Hör mein Bitten ». La soprano Bénédicte Tauran y imprime une délicatesse de phrasé toute mozartienne, doublée d’une sensibilité à fleur de peau.
Très à l’aise, les chanteurs proposent une version très caractérisée des « Sechs Sprüche ». Sous la direction habile de Jean-Claude Fasel, chaque partie du cycle trouve un éclairage intéressant, révélant toute la subtilité du langage de Mendelssohn. En fin de concert, l’alto Véronique Rossier Bourgoz s’épanouit dans le très recueilli « Geistliches Lied ». Sa voix aux graves particulièrement expressifs apprivoise avec bonheur les accents dramatiques de ce triptyque. Très applaudi, L’Accroche-Choeur se place en un large arc de cercle pour offrir le célèbre et décoiffant « Alleluia » de Randall Thompson en bis.
Alexandre Rion