FRIBOURG. Les manifestations autour du saint patron de la ville s’étoffent. Un parcours ludique d’Hubert Audriaz viendra amuser les enfants dès le matin.
Si le Saint-Nicolas, choisi parmi les étudiants du Collège Saint-Michel, est barbu et caustique à souhait, dans la plus pure tradition de ses prédécesseurs, la manifestation inaugure plusieurs nouveautés, parmi lesquelles un parcours ludique pour les enfants. DANIEL BONGARD
Passer une heure à côté de Saint-Nicolas a été le privilège offert à quelques journalistes venus prendre connaissance des nouveautés de la manifestation, hier au Collège Saint-Michel. Le jeune homme de dix-sept ans se dit très honoré, même s’il est un peu stressé par l’immense responsabilité qui pèse sur ses épaules. Pourtant, il ne sera plus l’unique attraction de la journée. L’année 2011 devrait marquer un tournant dans l’organisation de la fête, qui désormais commencera le matin.
Un parcours ludique pour les enfants de trois à dix ans (et jusqu’à plus de septante ans, si l’on en croit l’animateur Hubert Audriaz) mènera les curieux du Collège Saint-Michel à la place du Marché aux poissons. Quatre postes exigeront de l’adresse et de l’imagination. Par exemple, au moyen d’une longue-vue placée sur une terrasse, il sera possible de découvrir un personnage célèbre caché dans la ville.
Artistes sollicités
Les concepteurs de ce parcours, Hubert Audriaz et un professeur du Collège Saint-Michel, Nicolas Ruffieux, se sont adjoint les services de plusieurs artistes. Frédéric Aeby a peint un Saint-Nicolas, premier d’une longue série d’iconographies, espèrent les organisateurs. A chaque poste, les enfants gagneront une partie de cette oeuvre sous forme d’autocollant, autocollants qu’ils pourront réunir sur un biscôme en carton.
La galerie Y’a k’A, à Chavannes-sous-Orsonnens, a réalisé un poisson en métal, qui trônera dans une fontaine. Les enfants devront y lancer des boules. On n’en sait pas plus pour le moment, «mais on va bien s’amuser», promet Hubert Audriaz.
Un Gruérien à Fribourg
Une multitude d’autres animations sont prévues: contes, projection de films sur l’histoire du saint patron de Fribourg, grimages, fabrication de lanternes magiques, igloo pour les anciens Saint-Nicolas, ainsi que des tours à dos d’âne. Un Gruérien sera également de la fête. Le Collège Saint-Michel possède un alpage à Tissiniva, dans la vallée du Motélon, et son armailli descendra à Fribourg pour concocter une soupe bio.
Les rendez-vous musicaux ont également été étoffés. Quelque 26 choeurs, pour environ 800 chanteurs, se produiront à l’église Saint-Michel et aux Cordeliers durant toute la journée. «Presque une Schubertiade», souligne Alain Deschenaux, président de l’Accroche-Choeur. Le nombre d’ensembles s’est multiplié grâce à l’entremise de la Fédération fribourgeoise des chorales. Pas de sélection donc, mais des concerts gratuits dans un style bon enfant.
Pour le reste, si le cortège fut une grande nouveauté en 1906, il est connu aujourd’hui. La 106 e édition verra, comme de coutume, Saint-Nicolas fendre la foule dès 17 h, pour ral lier la cathédrale sur son âne Babalou. Le vieil homme sera entouré de mères fouettardes, un rôle exclusivement féminin cette année. Les garçons porteront des hottes remplies de biscômes.
Cette fête et ses nouvelles animations impliquent plus de 200 bénévoles, tous étudiants au Collège Saint-Michel. Si ce n’est une petite contribution pour les voyages de classe, tous les bénéfices sont distribués à des oeuvres de bienfaisance. Il s’agit également d’un événement touristique phare. «Il faudrait que le marché puisse s’étaler sur plusieurs jours», a plaidé hier la directrice de Fribourg Tourisme, Marlène Flückiger.
Dominique Meylan